À Propos du Club  
  Informations Générales
Mission
Conseil d'Administration
Affiliations
 
     

Membres  
  Code d'Éthique
Admissibilité
Programme de Relève
Formulaire d'Adhésion
Membres Éleveurs
 
     

Divers  
  Calendrier
Photos
Liens
Journal L'Envol
Races
Contacts

 
     

 JOURNAL L'ENVOL


Le faisan sauvage, le plus connu des gibiers inconnus...

par Claude Poulin


Ayant passé plus d'un an en Nouvelle-Écosse, j'ai eu l'occasion de confronter un gibier que je croyais pourtant si bien connaître, le faisan.

Comme tout chasseur avec chiens, j'ai entraîné régulièrement mes compagnons sur du faisan. J'ai également "compétionné" avec mes chiens autant leveurs que d'arrêt sur ce même gibier. De plus, j'ai eu l'opportunité de travailler, pendant plusieurs années, avec mes springers, pour un monsieur fortuné, lors des chasses qu'il organise dans son domaine privé. Et croyez moi, les oiseaux utilisés à cet endroit, étaient de la plus haute qualité. Je croyais donc bien connaître ce gibier, et je savais également, posséder des chiens le connaissant et capable d'y exceller. Mais dans toute cette expérience, j'avais oublié une donnée. Tous les faisans que j'ai eu l'occasion de croiser dans ma vie, étaient d'élevage, de plus ou moins bonne qualité il est vrai, mais il y avait une constante, ils étaient tous d'élevage.

L'automne passé, j'ai donc eu pour la première fois de ma vie la chance de croiser le fer avec de véritables faisans sauvages. Je peux presque dire que c'est une race dans la race.

Le faisan à collier fût implanté en Nouvelle-Écosse vers 1925, les reproducteurs choisis venaient d'Europe, et étaient évidemment sauvages. Ces oiseaux qui furent relâchés ont fait souche immédiatement , principalement dans la Vallée d'Annapolis. Les hivers généralement cléments de la Vallée et la qualité des oiseaux ont été des atouts gagnants pour aider à l'acclimatation des géniteurs. On retrouve aussi le faisan sauvage à bien d'autres endroits en Nouvelle-Écosse, mais la Vallée d'Annapolis est vraiment le lieu ou la concentration est la plus élevée. On peut les voir un peu partout, dans les champs abandonnés ou en culture, en bordure des boisés et à l'occasion le long des routes. Il est inutile de préciser que la beauté de ces oiseaux au plumage parfait n'est nullement comparable à ceux que l'on retrouve généralement lors de nos activités de dressage, de compétition ou de chasse organisée.

J'ai eu droit à ma première surprise, lorsque j'ai consulté, le petit bouquin émis par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, sur les règlements et quota de chasse pour chacune des espèces. La poule faisane est protégée, c'est bien, mais seulement deux coqs peuvent être prélevés par journée de chasse. J'ai donc naïvement souri et pensé, avec la quantité de faisans que je vois ici et la qualité de mes chiens, les journées de chasse ne seront pas longues. A mes paroles, mes compagnons de la Nouvelle-Écosse ont souri eux aussi. Ils savaient pour être des chasseurs de faisans sauvages de longue date, que je connaîtrais bientôt la surprise de ma vie.

Effectivement, exception faite des deux ou trois premières journées suivant l'ouverture de la saison de chasse, ou les coqs sont encore un peu naïfs et engourdis par la quiétude de l'été, réussir à récolter ses deux mâles dans une journée de chasse est tout un défi.

Ces oiseaux, les coqs, après avoir entendu et essuyé quelques coups de feu, deviennent d'une méfiance et d'une sauvagerie incroyable. Les poules, tant qu'a elles, sont probablement moins méfiantes de nature ou elles ont vite compris qu'elles ont droit à un statut privilégié et demeure confiante dans le genre humain.

Le seul fait de stationner son auto dans la bordure d'un champ qui vous semble prometteur, sonne la fuite des coqs. On peut les voir s'envoler à 300 ou 400 cents mètres et même plus…

Et la chasse débute, la bonne condition physique est de rigueur. Le nombre de kilomètres que vous marcherez avant d'avoir la chance de mettre un coq à l'envol, à une distance de tir raisonnable, est impressionnant. Et ces messieurs ont toute les ruses, ils sont des marathoniens très performants, et leur envol est si soudain que le chasseur se doit d'être toujours sur le qui-vive. Malheur à celui, qui perdu dans ses pensées, est en train de songer que ses bottes payées une petite fortune, ne sont pas, tout compte fait si confortables que ça.

Une journée de chasse moyenne, avec deux chiens travaillant en paire, se solde généralement par environ huit à dix poules mis à l'envol (curieusement presque toutes à portée de tir) et "presque" autant de coqs que vous voyez malheureusement s'envoler au loin. C'en est presque frustrant.

Si vous désirez avoir un certain succès, vous vous devrez d'inventer de nouvelles stratégies qui seraient dignes d'un Sioux. L'auto, laissée loin de l'endroit choisi, on se dirige à pied, les chiens à vos côtés. Ces derniers, idéalement doivent travailler sans clochette ou "beeper" électronique. Le seul fait de porter de ces outils, que j'adore en d'autres circonstances, termine souvent votre journée de chasse avant même qu'elle n'est commencée. De plus, votre fusil devrait être équipé de "chokes" plus serrés, les canons rayés, cylindre et "skeet" peuvent être laissés à la maison, votre chance de mettre un oiseau à l'envol à très courte distance est si faible, que le cylindre amélioré et le modifié est une meilleure combinaison. Les charges doivent être également plus lourdes, le coq sauvage est un gibier solide, plus gros que celui d'élevage, les cartouches de 1on.1/4 ou 1on.1/8 dites" Heavy Game Load" et ce avec des billes no 5 ou 6 est un bon choix.

Pour vous convaincre de la difficulté réelle de chasser ce gibier, sachez qu'avec mes compagnons résidents de la Nouvelle-Écosse, une seule fois la récolte de deux faisans par chasseur fût atteinte, et ce après un nombre impressionnant de sorties. Et pour faire taire les sceptiques (et je sais qu'il y en aura), autant avec chiens d'arrêt que chiens leveurs. J'ai chassé avec des springers, des braques allemand, des setters, tous de bons chiens de chasse, aucun ne s'est vraiment démarqué sur ce gibier si méfiant. Les chiens à quête courte voyaient les oiseaux s'envoler avant leur arrivée, et comme vous pouvez vous imaginer, les chiens à quête plus étendue faisaient prendre le vol aux oiseaux encore plus loin, avant que les chasseurs puissent s'approcher pour les servir. Les coqs ne tiennent pas l'arrêt et s'envole lorsque les chiens essaient de les bloquer ou à tout le moins, bien avant l'approche des tireurs.

Sans vouloir partir de polémique , mon choix personnel pour ce type de chasse, irait pour un chien leveur ou un chien d'arrêt à quête courte. Il serait bon d'éviter les chiens trop jeunes, manquant d'expérience. De plus, un chien d'arrêt en période de dressage, peut rapidement se transformer en un chien leveur hors de contrôle devant cet oiseau si méfiant et sauvage.

La chasse aux faisans sauvages est tout un "Challenge", le maître et le chien doivent être en très bonne condition physique. C'est une chasse qui peut être frustrante si abordée dans un but trop "viandard", mais très passionnante si un chasseur a le goût réel de relever le défi de se mesurer avec ce gibier de si haut niveau .



Aucune partie de ce site Internet ne peut être utilisé sans l'accord du CCCQ ::: Tout droits réservés Club de Chiens de Chasse de Québec Inc 2005
Optimisé pour Internet Explorer© avec résolution d'écran de 800 X 600 ::: Ce site est réalisé par MusicalBox